Rencontre ambassadrice – réfugiés du Mali

 L’ambassadrice saborde un témoignage sur sa collaboration dans des expulsions au Mali – COMMUNIQUE DE PRESSE – Mercredi, 19 mars 2014, par le mouvement Oranienplatz (Berlin)

  • Les trois pièces à conviction de notre témoin:

1.) Son témoignage anonyme

2.) Sa lettre de convocation pour entretien téléphonique avec l’ambassadrice de la République du Mali en Allemagne

3.) Document original: la lettre en allemand

  • Stop deportation / Ende aller Abschiebungen/ Fin à toutes les expulsions” est l’une des revendications politiques qui a été posée par le mouvement Oranienplatz comme condition pour que le camp de protestation à Kreuzberg (Berlin) soit démonté.

Jeudi dernier, environ 60 personnes ont manifesté devant l’ambassade du Mali à Berlin (photos ici) pour exiger que l’ambassadrice prenne position publiquement sur sa prétendue collaboration dans des déportations au Mali pour augmenter l’aide au développement. Les manifestant*es ont attendu près de six heures l’apparition de son «excellence» – en vain. Celle-ci s’est contentée de proposer un rendez-vous avec une délégation de trois membres, qui fut fixée pour le mardi, 18/3/2014, à 11 heures. La délégation est venue accompagnée par une avocate et sa traductrice. Commme l’entrée fut refusée à ces deux accompagnatrices, la délégation refusa d’entrer dans la salle d’audience jusqu’à ce que tout le groupe y fut admis. Finalement, une conversation d’une heure et demi eut lieu, mais pas sur la prétendue collaboration. L’ambassarice, ses quatre consultants et le président de l’Association des jeunes Maliens à Berlin insistèrent pour que “le linge sale soit lavé dans la famille” et exigèrent que les étrangères quittent la salle , mais cela fut rejeté par la délégation. Quand enfin un membre de la délégation commença à prononcer son témoignage en rappelant à l’ambassadrice les mots qu’elle lui avait dit quelques semaines plus tôt, elle l’interrompit brusquement et déclara, vers 12h30, que l’audience était terminée.

  • Elle ne s’est donc toujours pas exprimée sur les soupçons graves dont elle fait l’objet.

Le fait que les demandeurs et demandeuses d’asile sont poussé*es par le service des étrangers allemand (“Ausländerbehörde”) au “départ volontaire du territoire fédérale” est bien connu. Toutefois, nous pensons qu’il est urgent d’élucider s’il est vrai qu’une ambassadrice exerce une pression sur certain*es de ses propres compatriotes pour qu’ils/elles acceptent volontairement leur propre déportation contre un argent de poche de 800€, en les menaçant de devoir quitter l’Allemagne s’ils/elles refusent l’offre. En effet, s’il n’existe pas d’accord de réadmission officiel entre la République fédérale d’Allemagne et la République du Mali, Mme Ba Hawa Keïta est soupçonnée de faire cela sur sa propre initiative. Un article du Républicain du Mali du 03/05/2014 (http://www.malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/95195-immigration_en_allemagne.html) et un témoignage du 18/03/2014 à Berlin le rapportent. Le témoin anonyme dit à propos de sa visite à l’ambassade en février 2014: «Je devais accepter l’argent de poche de seulement 800€, signer et me laisser volontairement déporté au Mali. Elle m’a dit: « Soit tu prends l’argent et tu retournes au Mali, soit tu quittes l’Allemagne.»

Reste à savoir: Pourquoi une ambassadrice ferait-elle une pareille chose contre ses compatriotes? Le témoignage contient la réponse de l’ambassadrice : «La République fédérale d’Allemagne donnerait de 100 millions € en faveur du développement au Mali. Elle a dit que 100 millions d’euros d’aide au développement pour le Mali valent l’expulsion de onze personnes et qu’on ne peut s’en priver. »

  • Nous dénonçons la traite des êtres humains par les États.